Début juillet, j’ai pu assister à l’European Fashion Innovation Festival organisé par Fast Company en partenariat avec Gucci. Pour la première fois le média américain avait délocalisé en Europe son Innovation Summit. A cette occasion, le CEO  et Président de la marque italienne Marco Bizzarri, nous a donné une belle leçon d’élégance et pas seulement vestimentaire.

Durant sa table-ronde avec Alec Ross, ancien conseiller de Barak Obama, il a évoqué son rapport optimiste avec la technologie et comment la génération z est devenue le moteur de sa marque. Dans le Gucci Hub, une centaine de personnes ont pu profiter de deux jours dédiés à comment l’homme et la machine
peuventcollaborer pour créerune nouvelle société.

A la tête de cette marque de luxe centenaire depuis 2014, Marco Bizzarri a su la redynamiser avec un Alessandro Michele aux manettes de la direction artistique. Grâce à ce duo explosif GUCCI est devenu le moteur de Kering en réalisant 60% du bénéfice opérationnel du groupe. C’est pourquoi pour le géant de luxe, on peut évoquer une Gucci dépendance ou plus simplement une Marco-Alessandro addiction.

Gucci et la technologie : une histoire d’amour mesurée

Selon le CEO de Gucci, aujourd’hui grâce à la technologie nous pouvons déléguer les tâches les plus ingrates et ennuyeuses à des algorithmes ou machines. Par ailleurs, nous apprenons également à leur faire confiance. Ceci permet de se concentrer sur le coeur de son business. Ainsi la marque transalpine a investi massivement dans l’acquisition de startups notamment celles liées à la supply chain, assistants vocaux, prévision des ventes et merchandising afin que le consommateur ait une expérience d’achat sans couture. En d’autres termes, il convient que la technologie soit presque invisible et en support afin que l’expérience créative soit mise en avant.

. Par ailleurs, nous apprenons également à leur faire confiance. Ceci permet de se concentrer sur le coeur de son business. Ainsi la marque transalpine a investi massivement dans l’acquisition de startups notamment celles liées à la supply chain, assistants vocaux, prévision des ventes et merchandising afin que le consommateur ait une expérience d’achat sans couture. En d’autres termes, il convient que la technologie soit presque invisible et en support afin que l’expérience créative soit mise en avant.

Cependant, celle-ci ne créé pas d’avantage concurrentiel significatif car elle peut être copiable. Ce qui n’est pas le cas de la créativité qui vient de l’être humain et pas encore des machines. En effet, la vraie valeur se trouve dans les personnes et Gucci souhaite attirer les meilleurs talents à ses côtés, comme Alessandro Michele. C’est pourquoi la marque italienne a surtout fait le choix d’investir dans l’humain. Une fois cette étape réalisée, il faut s’assurer de pouvoir garder cette qualité. Et le CEO de la marque florentine se targue de pouvoir créer de l’énergie dans les entreprises qu’ils dirigent. Et qu’en conséquence « En créant de l’enthousiasme dans l’entreprise cela permet de développer le business et donc d’engager vos collaborateurs ».

Ce délicieux mélange entre créativité humaine et technologique rappelle qu’en ouverture de cet évènement le penseur Yuval Noah-Harari a évoqué le transhumanisme comme dernière étape de l’évolution humaine. Dans quelques années nous allons pouvoir fusionner l’homme et la machine. Nous pourrons alors développer des êtres humains super-intelligents. « La vraie révolution sera de changer la nature de l’être humain » annonce-t-il. Et nous pourrons également l’effectuer pour des animaux ou des plantes. Néanmoins, cela va engendrer de graves inégalités car uniquement les plus riches pourront avoir accès à ce nouvel état.

Gucci et Fast Company
@FabriceJonas

La génération z : le carburant de Gucci

En 2018, la maison transalpine a réalisé 8 milliards de chiffres d’affaires (en hausse de 33,4%) dont 62% vient des moins de 35 ans et l’Asie représente 35% des ventes ce qui est un cas unique dans le monde du luxe.

Actuellement,  la notion de client s’avère complètement dépassée. On parle plutôt de fans car ils sont fidèles à la marque et s’engagent sur le long terme. D’ailleurs pour Marco Bizzarri « Mes premiers fans c’est mon équipe et afin de mieux comprendre la jeune génération, je me suis entouré de millenium et gen z ». De cette sorte il se définit lui-même comme un millenium. Une des raisons de la réussite de Gucci vient du fait qu’ils écoutent leurs fans et pas seulement sur les réseaux sociaux. En effet, trop se focaliser sur Instragram ou Facebook provoque un biais d’analyse. Pour le corriger il convient d’aller en boutique et d’échanger avec le consommateur, ou plutôt le fan. « Cette capacité d’écoute s’avère essentielle dans la réussite de notre marque » précise le CEO de Gucci.

Ainsi, la collaboration avec l’acteur et musicien Jared Leto symbolise parfaitement la créativité et la capacité d’écoute de la marque florentine. En effet, il incarne délicieusement l’homme de la renaissance actuelle : indépendant, stylé et sensible aux nouvelles technologies. Pendant l’European Fashion Festival, il est également intervenu lors d’une série de questions réponses avec l’éditrice en chef de Fast Company : Stephanie Mehta. Lors de cet échange plus que dynamique (il a un côté volubile à la limite de l’irrespect) il a rappelé que personnellement il avait investi dans Slack, Airbnb, Uber, Stripe ou plus récemment Headspace, des réussites exceptionnelles en terme de startups. Et qu’il était obsédé par le fait d’apprendre de nouvelles choses. Pour lui, « un investisseur doit s’engager dans deux éléments fondamentaux : l’humain et le produit ». En outre, « Investir dans des technologies permet de me challenger » précise l’acteur. Des propos qui font clairement écho à ceux du Marco Bizzari et qui démontrent une vision commune en adéquation avec la génération z.

Enfin, dans les derniers conseils distillés par le Président de Gucci, il revient sur son expérience liée à la croissance rapide de Gucci. « Tout le monde aime prendre des risques cependant en grandissant nous développons une peur de perdre le contrôle » raconte-il. Et pour continuer à assurer une croissance sereinement il s’agit de trouver un juste équilibre entre contrôle et nouvelle prise de risque. En effet, « Chaque jour est important et un problème peut surgir au coin de la rue ». Il faut donc être prêt à réagir confesse Marco Bizzarri. Et être entouré de talents et des bonnes technologies aide à mieux anticiper ce type de situation.

Pour finir, le chef d’orchestre de Gucci nous révèle que les figures emblématiques du présent et du passé qu’il admire le plus sont Léonardo de Vinci et le footballeur Pelé. Finalement un duo business créatif qui ressemble furieusement à Alessandro Michele et Marco Bizzari.

Si vous voulez en savoir plus sur le CEO de Gucci, je vous recommande chaudement d’écouter le podcast de BOF.

 

Publié le 10 septembre 2019.

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Photo principale par Katia Cachan.

Fabrice

Je me définis comme un explorateur Fashiontech.
En outre, j'accompagne les entreprises technologiques sur le marché de la mode et du luxe.
Enfin, je vis entre Paris et Valencia !