Depuis plusieurs mois le mot NFT revient de manière lancinante dans les articles ou podcasts que je consomme.
Mais à quoi cet acronyme peut-il bien correspondre ? Et surtout, peut-il être utile à un secteur mode qui doit encore accélérer sa digitalisation ?
À travers cet article, je vais vous donner des pistes d’utilisation des NFT pour les marques de mode et maisons de luxe. Mais surtout, je vais essayer de vous donner envie de vous lancer dans une nouvelle activité où il y a quasiment tout à construire.
🚀Prêt pour le voyage !
Les NFT à quoi cela sert exactement ?
Littéralement, NTF signifie : No Fongible Token. 😆
En d’autres termes, c’est un jeton unique qui n’est pas duplicable au contraire des cryptomonnaies. Cela amène à la question du concept de propriété. De manière traditionnelle, lorsque vous possédez quelque chose c’est un objet physique (une maison ou un iPhone par exemple). Avec l’arrivée du digital, cela a un peu compliqué le raisonnement. Ainsi, par exemple, lorsque vous écoutez de la musique sur Spotify, vous n’êtes pas propriétaire de la musique mais vous payez un droit d’usage. Contrairement au fait d’acheter un vinyl; où là, vous êtes propriétaire d’un objet physique qui vous permet d’écouter une chanson.
Avec les NFT, nous passons à une nouvelle génération de type de propriété : la possession digitale.
Pour résumer tout cela et surtout afin d’être plus précis, j’ai déniché cette superbe vidéo réalisée par le quotidien suisse Le Temps qui s’avère un modèle de vulgarisation. 👇
Maintenant que j’ai défini les NFT, vous allez me dire mais à quoi cela sert. Justement j’allais y venir. 😅
Le monde digital prend le pas sur le monde réel
Gary Vaynerchuck, le serial entrepreneur américain, a écrit un article le 12 avril dernier sur les NFT et il revient sur le fait qu’en jouant à Farmville (qui n’est pas le meilleur jeux du monde) il a réalisé que « nos vies devenaient de plus en plus numériques et que les êtres humains ont besoin de communiquer à travers nos achats » et d’ajouter que « c’est la raison pour laquelle l’industrie de la mode existe – si nous n’étions pas obligés de s’envoyer des messages à travers les marques et les logos que nous portons, tout le monde s’habillerait de la même façon ».
Ainsi, selon Gary, cela signifie clairement que comme notre vie se digitalise de plus en plus, et que, par voie de conséquence, nous allons reproduire nos comportements sociaux dans le monde numérique. Et le secteur de le mode ne peut pas échapper au tsunami des NFT.
Bien avant ce dernier, le monde de l’art avait déjà pris le virage. Ainsi, l’artiste Beeple a vendu une de ses oeuvres, via Christie’s, « Everyday : The First 5000 days », regroupant ses 5 000 premières oeuvres au format numérique pour la somme de 69 millions de dollars. Cette réactivité s’explique avant tout par le fait que les artistes crééent avant tout des pièces uniques donc non reproductibles ou en petite série (dans ce cas, elles sont numérotées). Avec les NFT, artistes et collectionneurs ont appliqué leur recette du monde physique ou monde digital. Et, on créé un nouveau marché !
Les NFT, une réelle opportunité business pour la mode
La société néerlandaire, The Fabricant, a été une pionnière dans la digitalisation du vêtement. En effet, elle avait frappé très fort en vendant pour le première fois une robe virtuelle, Iridescence, pour la modique somme de 9 500$. Ainsi, en utilisant la blockchain, la startup néerlandaise a su intégrer les codes du monde de l’art à celui de la mode.
Comment, dès lors, l’univers Fashiontech peut s’emparer de cette tendance ?
Dans un article récent de Vogue Business, Nathalie Johnson de Neumo, une plateforme pour les vêtements de mode numérique, prend l’exemple suivant d’usage «par exemple, imaginez si quelqu’un a acheté la robe emblématique J Lo Versace sur notre site. Nous travaillons avec une plate-forme de médias sociaux spécialisée dans les filtres afin que le propriétaire puisse publier une photo d’eux-mêmes « portant » la robe, et nous travaillons également avec l’un des plus grands jeux d’Asie, afin qu’ils puissent également pour habiller leur avatar de jeu dans la robe. L’acheteur n’a besoin d’acheter le NFT qu’une seule fois et il pourra l’utiliser de différentes manières. »
En d’autres termes, la robe n’a plus besoin d’être produite au sens propre du terme mais sera uniquement utilisable sur les réseaux sociaux et par extension dans les jeux vidéos. Cela signifie un rapprochement majeur entre deux écosystèmes jusqu’à maintenant plutôt lointain : la mode et le gaming.
Le mot de la fin
Après ce long plaidoyer pour les NFT, j’espère vous avoir convaincu que nous sommes uniquement au préambule (comme le dit si bien Gary Vaynerchuck) d’une révolution qui s’annonce pas du tout silencieuse. En effet, demain les maisons de luxe vont être concurrencées par les géants du web et j’ai hâte de découvrir la suite de l’histoire.
👉 Voici, ci-dessous, l’ensemble des articles qui m’ont servi à rédiger ce post :
- « Luxury fashion brands poised to join the NFT party » par Anna Tong pour Vogue Business
- « NFTs explained » par Mitchell Clark pour The Verge
- « What is NFT? Non-Fungible Token Guide » par l’unique et indispensable Gary Vaynerchuk
📚 Si vous voulez « asolument » tout savoir les NFT et que vous avez une bonne heure devant, je vous recommande le rapport réalisé par Black Pixel, créé par le tech enthousiaste Teddy Pahagabia, le téléchargement est juste ici.
✳️ Si le sujet des NFT vous intéresse et que vous préférez le format live, j’organise une room sur Clubhouse le lundi 17 mai à 15h00 intitulé sobrement « Comment les NFT vont révolutionner la Fashion Tech ? », et à cette occasion, j’aurai le plaisir de dialoguer avec :
- Teddy Pahagbia, fondateur de l’agence Black Pixel
- Massimo Moretti, co-fondateur de Spirit + Spirit
📩 D’ailleurs, si vous souhaitez une invitation pour Clubhouse, il suffit de m’envoyer un petit message. À cet égard, dorénavant, l’application audio fonctionne également sur Android.
✍️ Enfin, comme nous entrons à l’heure de la ré-ouverture des magasins physiques, je vous recommande de lire mon article sur « les nouveaux comportements d’achat à l’heure du déconfinement », si ce n’est déjà fait.
Publié le 14 mai 2021.