Le 19 et 20 novembre dernier ont eu lieu les Fashiontech Works à Anvers. Organisés par DC Flanders et le soutien de Creative Europe, cet évènement avait pour objectif de rassembler pendant deux jours 24 startups de l’Europe entière plus une du Zimbabwe afin de réfléchir à trois thématiques :
- Le futur de du shopping (Katrien Huygens, Retail Detail),
- La mode circulaire (modérée par Evelyn Mora, fondatrice de la Helsinki Fashion Week),
- Les objets connectés (animés par Thomas Gnahm du Wear It Festival).
Mais également d’enclencher un réseau européen d’entraide et d’échange entre jeunes pousses fashiontech.
Anvers : une délégation française inspirée
Durant ce voyage en terre flamande, j’ai été accompagné par deux startups françaises Urban Circus et De Rigueur.
Concernant cette dernière, Adrien Deslous-Paoli son CEO m’a avoué que, durant cet évènement, « j’ai été impressionné par l’ouverture d’esprit et cette volonté de créer une vision européenne d’une mode décloisonnée ». Quant à Henri De Kergolay, fondateur d’Urban Circus il a été particulièrement inspiré par le talk de Jasmien Wynants de Close the Loop. En effet, elle s’est adressée directement aux designers et créateurs. Ainsi, elle a expliqué que pour gagner la bataille environnementale il s’agissait d’avoir une approche globale pour innover tout au long de la chaîne de valeur, depuis la conception initiale jusqu’au business model. En ce qui me concerne, je reste toujours fasciné par l’aspect bienveillant concernant l’innovation et la manière dont la jeune création peut être mise en valeur : un mélange unique d’humilité et de prise de risque.
Des startups tech et surtout engagés à Anvers
Lors de ces journées, un cheminement commun a commencé à apparaître à travers les présentations et nos échanges. Dorénavant, la technologie et le développement durable sont intimement liés. En d’autres termes, la technologie se met au service d’une mode durable et responsable. A cet égard, l’ensemble des projets portait une dimension éco-responsable. Il restait à découvrir comment cela pouvait se mettre en oeuvre.
Parmi les projets qui ont su retenir mon attention, je commencerais par COSH. Cette application web permet de facilement trouver les marques et magasins responsables dans une ville qu’on ne connait pas forcément bien, par exemple Anvers en ce qui me concerne. Au niveau concret, je rentre mon budget et mes préférences directement sur l’appli. Ensuite celle-ci m’indique sur une une carte les lieux qui correspondent à mes critères : pratique et surtout écologique.
Awaytomars, quant à eux, proposent de rendre l’industrie de la mode plus inclusive. En effet, si vous êtes un designer il suffit de partager votre idée à la communauté et également à un groupe de pairs. Si celle-ci est sélectionnée, elle sera tout simplement produite. Son fondateur Alfredo Orobio bat en brêche les algorithmes des réseaux sociaux en proposant une création plus diversifiée grâce à un espace d’expression singulier. Cette jeune entreprise a également acquis une belle reconnaissance en développant des collaborations comme par exemple avec la marque brésilienne Melissa avec qui ils ont créé trois modèles exclusifs vendus en trois jours.
Pour terminer la startup Dyecoo, qui a gagné le pitch battle, s’inscrit précieusement dans ce lien privilégié entre technologie et développement durable. C’est pourquoi cette entreprise néerlandaise a développé la première solution de teinture sans eau et sans produits chimiques au monde en l’occurence pour le polyester. Il est intéressant de noter qu’avec cette innovation, on s’affranchit des contraintes géographiques. Et qu’on peut, par exemple, teindre des tissus au milieu du Sahara.
Fashiontech Works : le début d’un mouvement durable.
Finalement, ces deux jours à Anvers ont marqué le début d’un dialogue global et politique sur la mode. Et notamment sur la manière dont la jeune génération, à travers l’esprit startup, a pris les rênes d’une mode qui interroge fortement le modèle économique des cinquante dernières années basé sur une croissance non soutenable.
Pour signifier encore peut plus intensément ce changement de paradigme, le Times vient de désigner Greta Thunberg, la militante écologique de 16 ans, personnalité de l’année. Tandis que Sanna Marin, a 36 ans, a pris la tête du gouvernement finlandais. Loin d’être une tendance isolée, nous assistons à l’émergence d’un nouveau modèle sociétal : inclusif, pluriel et soutenable. Dans lequel, les paroles ont laissé la place aux actes. Et la mode doit en être un des piliers.
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Article publié le 13 décembre 2019
Afin d’explorer plus précisément ce sujet, je vous invite à lire les articles ci-dessous :
- Focusing on technology, 24 future driven startups battle it out written by Fashnerd,
- Les Fashiontalks mettent à l’honneur Raf Simons et Dirk Van Saene,
- What we learn from Fashiontech Works: « Technology is the key driver of change in the fashion industry »,
- Takeaways from the FashionTalks 2019.
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Fabrice
Je me définis comme un explorateur Fashiontech.
En outre, j'accompagne les entreprises technologiques sur le marché de la mode et du luxe.
Enfin, je vis entre Paris et Valencia !
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