Avec la crise du coronavirus, l’accélération de la digitalisation de la mode a été encore poussée d’un cran. Aujourd’hui, le travail à distance devient presque une norme tandis que la frontière entre vie numérique et « réelle » s’avère plus que poreuse. À cet égard, le fameux monde d’après semble un lointain souvenir même si le déconfinement nous rappelle le plaisir des terrasses et du shopping en magasin. Selon le cabinet d’études McKinsey, le retour au même niveau de consommation d’avant crise s’effectuera d’abord sur des secteurs comme le tourisme ou la restauration et pour les hauts revenus en 2021.

D’ailleurs, s’agissant du secteur de la mode, il a enfin rattrapé son retard sur le ecommerce tandis que les vêtements digitaux, issus du gaming, commencent à intéresser les groupes de luxe. Ainsi, Nicolas Ghesquière, chez Louis Vuitton, a été un pionnier en collaborant dès 2019 avec le jeu vidéo « League of Legend » en créant des skins (tenues numériques). Tandis que Gucci a lancé récemment une paire de basket virtuelle (en réalité augmentée) en partenariat avec la plateforme Wanna.

 

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Face à cette transformation, comment développer les compétences adéquates pour un marché du travail sans cesse en mouvement ?

Apprendre à apprendre et à pas forcément un métier

J’apprécie tout particulièrement l’historien israélien Yuval Noah Harari qui a connu une reconnaissance internationale avec son livre  » Sapiens », concernant l’histoire de l’humanité. Ainsi, pour lui, le cheminement d’une existence humaine a été profondément transformé au cours des 100 dernières années.

En 1945, si nous prenons une métaphore pour la vie humaine, celle-ci ressemble à une maison que nous construisons avec un plancher, des murs et un toit. Ceci afin de vivre dans un endroit géographique précis. Alors qu’aujourd’hui, l’existence de notre espèce à drastiquement changé. À cet égard, Yuval utilise une autre comparaison ; dorénavant, au lieu d’avoir une maison, nous avons plutôt un sac à dos et nous sommes en perpétuel mouvement aussi bien physique qu’intellectuel.

 

Qu’est-ce que cela signifie pour le secteur de la mode ?

Simplement, que nous devons développer une capacité à attendre de manière permanente (toujours selon le penseur israélien). Et, dans le même temps à être stable émotionnellement pour s’adapter à un monde plus qu’incertain. Ce que la crise du coronavirus nous a si bien rappelé.

En d’autres termes, certains métiers comme rédacteur mode pour magazine papier ou éditorialiste sont en train d’évoluer vers une dimension plus globale, notamment en intégrant les réseaux. En plus d’avoir un esprit d’analyse et de savoir rédiger, il convient également de partager du contenu sur différentes plateformes et d’avoir un goût pour le personnel branding. À cet effet, la perpétuelle restructuration d’un Vogue en est le parfait exemple.

Au-delà de l’adaptation permanente, le secteur de la mode reste un des premiers reflets de la société. C’est pour cela, qu’il doit prendre en compte les mutations de notre vie en commun.

Les métiers que les marques doivent développer

C’est pourquoi, si je devais retenir trois thématiques dans les années à venir pour lesquels les marques doivent recruter, ce seraient celles-ci. Tout d’abord, bien évidement, je parierais sur une digitalisation accrue avec notamment un focus sur l’analyse de data. En effet, la collecte de données actuellement n’est plus un problème ; en revanche, son analyse devient un enjeu majeur. Car il convient de prendre en compte la data « pertinente » qui amènera à une décision judicieuse.

Ensuite, le développement durable est devenu le sujet incontournable pour les marques. Et, les nouveaux directeurs créatifs vont bousculer terriblement les équipes en place. Ainsi, une connaissance accrue des nouvelles fibres sera indéniablement un plus dans un secteur qui cherche à se réinventer en devenant moins polluant.

Enfin, comme je l’évoquais en préambule la digitale couture va devenir un marché en forte croissance au cours de ces prochains mois. Et, aussi bien les cabinets de tendances que les designers mode vont devoir accompagner cette transformation, aussi bien d’un point de vue technique en créant des nouveaux vêtements que d’un aspect business. Je vous rappelle qu’Alpha Go, le programme informatique, a complètement révolutionné le jeu de go. C’est pourquoi, je pense que les nouvelles technologies de création digitale vont nous amener à repenser le vêtement complètement différemment. 😀

Mot de la fin

Les prochaines années que nous allons vivre vont être passionnantes car elles vont nous obliger à nous réinventer en permanence. Un des derniers conseils que je peux vous donner concerne la mise en valeur de soi. Aujourd’hui, maîtriser une compétence technique s’avère pertinent. En revanche, si en plus, vous êtes capable de vous mettre en avant et de storyteller votre parcours professionnel, notamment sur les réseaux sociaux. Là, vous allez créer la différence !

 

✳️ Pour en savoir plus sur le sujet, j’ai de nouveau organisé une room sur Clubhouse. Et vous pouvez trouver le lien juste ici. J’aurai le plaisir d’échanger avec :

📩 D’ailleurs, si voulez une invitation pour Clubhouse (qui fonctionne désormais sur Android), n’hésitez pas à m’envoyer un petit message à l’adresse suivante :

  • fabrice@myfashiontech.com

🗞️ Concernant les livres, articles et podcasts qui m’ont servi pour élaborer cet  article, vous les trouverez ci-dessous :

👉 Si ce que j’ai écrit vous a intéressé, je vous recommande, mon précédent post sur « Les jeunes marques de mode et la digitalisation : une évidence pas si simple. »

Article publié le 28 mai 2021.

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