Lors de mon séjour à Anvers pendant les FashionTech Works, j’ai eu le plaisir de recroiser Marina Toeters. Pour moi, elle a été une pionnière comme Fashion Tech designer. Et surtout, elle est une fervente promotrice de l’écosystème innovation mode.
A cet égard, quand nous nous sommes de nouveau croisés, elle venait juste de publier son nouveau livre « Unfolding Fashion Tech: Pioneers of Bright Futures ». Dans lequel, elle a pour ambition de dresser un état de la Fashion Tech à travers 50 projets sur les 20 dernières années. Forcément, je l’ai lu avec attention et voici ce que j’en ai retenu.
La Fashion Tech : une promesse non tenue
Dans son préambule Marina rappelle qu’avec l’arrivée de nouvelles technologies, comme l’impression 3D ou l’intelligence artificielle, nous espérions que la mode allait enfin ressembler aux films de science-fiction. Blade Runner ou Stars Wars étaient à porté de mains. Or, finalement nos vêtements s’apparentent plus au moins à ce qui existait dans les années 50.
Dès lors, comment pouvons-nous passer d’un champ d’exploration, plutôt académique, à des modèles grands publics ?
Ainsi, en premier lieu, il convient bien évidemment de délimiter le champ de la Fashiontech. A cet effet, Marina précise qu’il n’est pas homogène mais que « C’est un point de jonction entre des personnes, des designers et des entreprises de différentes disciplines, des pionniers déterminés à innover pour le mieux ». En d’autres termes, une rencontre à partir duquel un groupe d’acteurs souhaite créer et bouleverser les codes de l’industrie mode.
A cet effet, Ben Wubs, professeur à l’Université Erasmus International de Rotterdam plaide, face à une telle complexité, une action politique transnationale. Les initiatives telles que les Fashiontech works permettent une première mise en lien. A mon sens, pour aller plus loin, ces actions doivent se coupler avec le privé notamment en développant des liens forts et structurants entre grands groupes, startups et structures publics. C’est pourquoi, je suis un fervent défenseur du duo privé/public qui permet d’équilibrer un rapport de force où la vision mercantile se lie avec une collaboration vertueuse. Cela permettrait à des compétiteurs de pouvoir collaborer ensemble pour imaginer un futur commun.
Cependant avant de pouvoir se projeter, un bilan s’impose sur la manière dont les projets fashiontech ont été réalisés.
Des projets Fashion Tech arty comme facilitateurs
Ainsi, s’agissant des expérimentations qui ont été développées au cours de ces vingt dernières années, Pauline van Dongen et Oscar Tomico s’interrogent sur le rôle du designer. Pour eux, « le défi pour les créateurs est de trouver des moyens de faire face à ce degré d’incertitude et de créer des vêtements qui permettent une certaine fluidité ». Ainsi, ils encouragent les lecteurs de ce livre à s’interroger. Notamment sur « comment le port d’un vêtement particulier peut influencer votre expérience et votre perception du monde ou comment cela peut changer vos actions ». Cela renvoie à la démarche postphénomélogique, initiée par le philosophe Don Idhe. En effet, celui-ci estiment que les technologies doivent être envisagées comme des médiateurs entre les être humains et leur écosystème.
De manière concrète, notre duo des chercheurs prend l’exemple d’une cellule solaire qui ne peut être comprise uniquement sur ses capacités fonctionnelles. Mais doit être également envisagée au niveau de sa matérialité car chaque cellule s’avère différente. Le vêtement a alors un rôle de traducteur entre celui qui le porte et les personnes qui le regardent.
Le future c’est maintenant
Pour finir, ce livre s’avère surtout une formidable invitation à explorer et à créer des passerelles pour que la Fashion Tech grandisse et surtout s’épanouisse. C’est pourquoi grâce l’avènement de la prise de conscience environnementale par le secteur mode, les opportunités d’innovation vont se démultiplier.
Il ne reste plus qu’à les saisir 😉
#Myfashiontech #Fashiontech
Article publié le 24 décembre 2019.
Si vous souhaitez voir directement ces projets Fashiontech, Marina a réalisé une mini-exposition jusqu’au 2 février à l’Onomatopee à Eindhoven.
Fabrice
Je me définis comme un explorateur Fashiontech.
En outre, j'accompagne les entreprises technologiques sur le marché de la mode et du luxe.
Enfin, je vis entre Paris et Valencia !
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