🗞️ ACTUALITE FASHIONTECH #1
CHLOE, GUCCI, LECTRA ET GAULTIER
Chaque semaine, le jeudi à 10h00, avec Valentine de Passage Valentine, nous décryptons l’actualité fashiontech. Pour ce premier numéro, nous avons réalisé une room sur Clubhouse et voici un résumé de notre discussion.
Chloé ou l’art du développement durable
En décembre dernier Gabriela Hearst succédait à Natacha Ramsay-Levy dans la direction artistique de la maison Chloé.
On connaissait l’intérêt majeur de celle-ci pour l’environnement ; on l’observe encore plus à travers le changement radical opéré chez Chloé depuis et la manière dont communique la maison, notamment sur les réseaux sociaux.
Ainsi, sur instagram, plus un seul vêtement, atelier, défilé, accessoire,… Mais une éruption volcanique, un phasme, une fleur, un coquillage, des glaciers parmi lesquels viennent parfois se glisser un nez ou une bouche.
Certes, cette transformation répond à une demande des consommateurs qui souhaitent acheter une mode qui aurait un impact écologique plus faible; mais ce changement radical d’image de marque ne se fait-il pas justement au détriment de la photo de mode et de la poésie procurée normalement par celle-ci ?
On se pose alors la question des nouvelles manières de consommer. Chloé postait autrefois un sac sur Instagram avec pour objectif de provoquer le coup de cœur consommateur et de le vendre. Est-ce que la maison cherche à faire le buzz en optant pour cette stratégie de communication inédite, considérant la photo studio comme un moyen de communication acquis/dépassé; ou considère-t-elle être assez « connue » pour ne plus communiquer sur ses produits misant sur un trafic suffisamment fort de ses boutiques en ligne ou physiques ?
Chloé l’a compris et montre le chemin à suivre. Ne plus mettre en avant ses valeurs à l’excès, mais simplement provoquer la sensibilité du public sur la beauté de la nature et la nécessité de sauver la planète en optant pour une mode plus durable, que l’on trouve chez Chloé bien sûr.
Lectra et Gerber : un rachat pour un standard
Lectra est un groupe industriel qui a été créé en 1973 regroupant 1 800 collaborateurs avec un CA de 290 millions en 2019. Aujourd’hui, il est le spécialiste mondial de la découpe sur matériaux souples et adresse trois segments : automobile, mode et ameublement.
Le 1er juin, il a annoncé le rachat, pour 175 millions de son concurrent principal Gerber, une société américaine qui a réalisé 165 millions en 2019. Avec ce rapprochement, le groupe se rêve en standard de la découpe pour l’industrie de la mode et du luxe.
Quelles sont les conséquences pour les marques et fabricants ?
Tout d’abord, par définition, si un industriel devient un standard, au même titre qu’un Google ou Doctolib en France, cela permet d’unifier un marché et d’avoir un guichet unique. Ainsi, facilite l’accès et centralise l’ensemble des données.
Par contre, le côté négatif vient du fait qu’il devient un monopole et qu’en conséquence il impose son outil, mode de fonctionnement et pricing. D’ailleurs, si vous voulez en savoir plus sur ce sujet, je vous recommande de lire « 0 to 1 » de Peter Thiel, le fondateur de Pay-Pal, dans lequel il explique comment une startup peut obtenir une position de marché monopolistique.
Jean-Paul Gaultier se rêve en incubateur de jeunes créateurs
😢 L’année dernière Jean-Paul Gaultier présentait son dernier « show ». Il avait indiqué vouloir offrir l’opportunité à des jeunes créateurs de se succéder dans des collaborations avec la maison.
Ce mois-ci la 1re collaboration post-Gaultier est sortie, toujours au-delà de ce qu’on pouvait imaginer… Ce n’est pas un jeune créateur, mais 5 :
_ Alan Crocetti bijoutier designer
_Ottolinger, deux femmes proposant des silhouettes déstructurées, mais une collaboration efficace avec déjà des ruptures de stock
_Palomo Spain, un mélange d’art et d’histoire dans ses collections personnelles, avec la folie requise pour ce projet. Ce digne héritier de Gaultier met au point un jean ouvert à l’arrière et apparent sur la culotte.
_Marvin M’Toumo qui a retravaillé le corset de Madonna tout en féminité avec des accessoires de tête toujours démesurés.
_ et Nicolas Lecourt Mansion qui réinvente la robe de mariée en un body sirène orné de strass.
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Chacun a gardé son ADN en intégrant parfaitement les codes de la maison Gaultier autour du thème « les marins »; une bande originale animée par une tête d’affiche : Bella Hadid.
Et apportant ce que 2021 demande à la mode : une collection upcyclée créée à partir de vêtements Gaultier chinés ou issus des stocks de précédents shows ; un beau passage à la mode 2.0 et une collaboration parfaite entre le studio et les invités spéciaux.
Bref, Jean-Paul Gaultier sait toujours et encore surfer sur les tendances.
Gucci virtualise des sneakers
Le géant italien a lancé une paire de baskets virtuelles pour la modique somme de 12,99€. Ainsi, elle s’est associée à Wanna, une plateforme biélorusse, qui a développé un filtre. À cet égard, celui-ci se superpose via votre smartphone sur vos chaussures existantes. Mais surtout, on peut rajouter ces sneakers à nos avatars sur différents jeux vidéos ou sur les reels d’Instagram.
En explorant la digitalisation de la mode, Gucci emprunte les traces d’un Nicolas Ghesquière qui avait été le premier à créer des vêtements digitaux (on appelle cela une skin en gaming) pour les personnages de League of Legend. D’ailleurs, d’après Newzoo, analyste mondial de l’e-sport, le nombre de joueurs atteindra 3 milliards d’ici 2023. C’est pourquoi, le monde du luxe y voit un terrain de jeu incroyable, mais surtout un nouveau marché.
Enfin, l’avantage du virtuel c’est qu’il permet de créer des tenues qui repoussent les contraintes du textile et de la gravité. C’est pourquoi, les créatifs vont pouvoir s’exprimer quasiment sans aucunes limites.
Le prochain épisode d’actualité fashiontech
La semaine prochaine avec Valentine, nous débarquons sur Instragam pour un live et nous évoquerons :
- Ferrari lance sa première collection mode
- Défilé croisière : état
- Mythical Games x Burberry
- Google Cloud x LVMH
Très bon week-end et à très vite.
Fabrice
Je me définis comme un explorateur Fashiontech.
En outre, j'accompagne les entreprises technologiques sur le marché de la mode et du luxe.
Enfin, je vis entre Paris et Valencia !
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